Membre du mouvement du Nouveau Réalisme, il a été l’inventeur, avec Raymond Hains, de l’affichisme, dont la matière première se trouve sur les murs des villes. Il s’est éteint, le 6 juin, à l’âge de 96 ans.
« L’affiche, émanation de la propagande des pouvoirs politiques et financiers, c’est par les couleurs qui débordent des déchirures qu’elle devient fleur de la vie contemporaine, affirmation d’optimisme et de gaieté. », disait Jacques Villeglé.
En 1949, il s’installe à Paris et se met à récolter avec Raymond Hains des affiches lacérées pour créer ensemble Ach Alma Manétro. Villeglé décide ensuite de limiter ses collectes aux seules affiches lacérées par des mains inconnues, donnant comme titre à ses appropriations le nom du lieu où le rapt est commis. Chez lui, il les recadre et redécoupe les parties qui l’intéressent avant de les maroufler sur toile. Il s’autoproclame plus tard « le Lacéré anonyme », et flâne pendant plus de cinquante ans pour choisir ses pièces en se concentrant sur des thématiques telles que « Les mots », « Sans lettres, sans figures», « Graffitis politiques », se considérant comme un metteur en scène de ces affiches lacérées par des anonymes. Dans les années 1950, il se lance dans le cinéma et coréalise avec Raymond Hains le film inachevé Pénélope, dont il peint les déchets de pellicules avec de l’encre de Chine grasse qui se craquellent au fil du temps.,......
En 1957, son travail est exposé au côté de son comparse dans « Hains, Villeglé, Loi du 29 juillet 1881 » à la galerie Colette Allendy à Paris. Deux ans plus tard, il fait sa première exposition personnelle « Lacéré anonyme » à l’atelier François Dufrêne à Paris. Il faut attendre 1964 pour qu’une de ses œuvres rejoigne une collection publique en Allemagne et 1978 pour que le musée des Beaux-Arts de Morlaix organise sa première exposition dans une institution
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La naissance du Nouveau Réalisme
En 1960, il est un des membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes, à l’initiative de Pierre Restany, au sein duquel Raymond Hains, François Dufrêne et lui-même représentent les Affichistes. Proposant un art alternatif, ancré dans leur époque en faisant entrer le quotidien dans le champ de la création, le mouvement est officialisé la même année par un manifeste qu’il signe avec Raymond Hains, Yves Klein, Arman, Jean Tinguely, Daniel Spoerri, François Dufrêne et Martial Raysse, bientôt rejoints par César, Mimmo Rotella, Christo, Gérard Deschamps et Niki de Saint Phalle.....« Mon travail, c’est l’irruption de la rue sur les murs du musée », se plaisait à décrire ce pionnier du Street Art. Si, tout au long de sa vie, Villeglé a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles en Europe, Amérique, Asie et Afrique, ce n’est qu’en 2008 que Beaubourg lui consacre sa première grande rétrospective en France, avec plus d’une centaine d’œuvres, des années 1940 à nos jours.
« Infatigable, Jacques Villeglé a traversé les décennies avec une curiosité insatiable pour les événements de son temps, déclare Sophie Duplaix, conservatrice, cheffe du service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, commissaire de l’exposition « Jacques Villeglé. La comédie urbaine ».
Aujourd’hui, les œuvres de Villeglé sont conservées dans de prestigieuses institutions internationales telles que le Museum Ludwig de Cologne, les Musées royaux de Belgique, la Tate Gallery de Londres, le Israel Museum à Jérusalem ou encore le Moderna Museet de Stockholm. Cette année, deux expositions lui seront bientôt consacrées : « Jacques Villeglé, la mémoire composite », qui ouvrira ses portes en juillet prochain à la Chapelle Saint-Sauveur à Saint-Malo, et « Jean Dubuffet, Jaques Villeglé : une affiche dans la ville » qui se tiendra dès septembre au SOMA (Séoul Olympic Museum Of Art) à Séoul (Corée du Sud). Deux hommages à cette figure majeure que l’art contemporain regrette déjà.
Exposition hommage de St Malo cette année.
Jacques Villeglé, affichiste et chroniqueur de la France contemporaine, est mort;
Membre du mouvement du Nouveau Réalisme, il a été l’inventeur, avec Raymond Hains, de l’affichisme, dont la matière première se trouve sur les murs des villes. Il s’est éteint, ce 6 juin, à l’âge de 96 ans.
Aujourd’hui, les œuvres de Villeglé sont conservées dans de prestigieuses institutions internationales telles que le Museum Ludwig de Cologne, les Musées royaux de Belgique, la Tate Gallery de Londres, le Israel Museum à Jérusalem ou encore le Moderna Museet de Stockholm. Cette année, deux expositions lui seront bientôt consacrées : « Jacques Villeglé, la mémoire composite », qui ouvrira ses portes en juillet prochain à la Chapelle Saint-Sauveur à Saint-Malo, et « Jean Dubuffet, Jaques Villeglé : une affiche dans la ville » qui se tiendra dès septembre au SOMA (Séoul Olympic Museum Of Art) à Séoul (Corée du Sud). Deux hommages à cette figure majeure que l’art contemporain regrette déjà.
initié à l'art du collage il y a quelques années et nous ne pouvons que rendre hommage à cet artiste.